Néophobie alimentaire : 5 conseils pour donner envie de manger des légumes à vos enfants.

D’où vient cette néophobie alimentaire ?

La néophobie alimentaire est la peur de consommer des aliments inconnus. Plus ou moins marquée selon les individus, cette peur correspond à une période normale du développement de l’enfant.

Inexistante avant 2 ans, elle se manifeste de façon plus ou moins rigide entre 4 et 7 ans, pour diminuer progressivement jusqu’à 10-11 ans. La néophobie alimentaire caractérise les espèces omnivores et correspond à une angoisse rationnelle liée à l’éventualité d’une intoxication. Chez l’enfant, elle pourrait être, entre autres, l’expression d’une des manifestations du processus d’individuation propre aux enfants de 2-3 ans ou le résultat de l’autonomie croissante de l’enfant conduit à faire ses propres choix.

Chez de nombreux enfants, la néophobie est donc une phase tout à fait normale du développement, ne perdurant jusqu’à l’âge adulte que dans de très rares cas.

Quelles réactions adopter lorsqu’on est parents ?

Quand semaine après semaine, votre enfant ne veut manger que de la purée au jambon, votre patience a ses limites. Certains vont jeter l’éponge alors que d’autres se confrontent de façon autoritaire à ce petit monstre à la tête blonde qui refuse systématiquement toute nouvelle nourriture.

Il faut savoir que ces deux attitudes peuvent avoir des effets contraires à ceux recherchés. Un trop grand laxisme avec une prise en compte importante des goûts de l’enfant ou une trop forte répression (énervement et punition) sont des comportements contre-productifs qui peuvent renforcer l’attitude sélective de l’enfant. Le laxisme freine les apprentissages alimentaires de l’enfant qui ne consomme que ce qu’il aime, la répression induit un climat négatif à table.

Il est important de savoir que l’aliment sera d’autant plus apprécié qu’il est consommé dans un contexte chaleureux. Alors pourquoi ne pas proposer l’aliment de façon neutre et naturelle ?

L’exposition répétée dans un climat bienfaisant permettra une plus grande acceptation de l’aliment inconnu. Facile à dire ? C’est pourtant vrai. Un certain nombre d’études réalisées chez l’enfant et l’adulte ont montré que le plaisir pour un aliment augmente avec le nombre de consommation et donc avec la familiarisation avec l’aliment.

Ainsi, au fur et à mesure des présentations de nouveaux aliments, s’il voit les adultes et la fratrie manger sans appréhension et avec plaisir, l’enfant apprendra à dépasser ses peurs et commencera à apprécier les aliments qu’il rejetait. Souhaitant s’insérer au sein d’une famille, d’une culture, l’enfant s’appropriera progressivement les normes proposées. Il est donc important dès le plus jeune âge d’offrir une alimentation variée où aucun aliment n’est proscrit et où il y a plaisir à les goûter.

Voici quelques propositions pour aider votre enfant à découvrir de nouvelles saveurs :

1. Présentez régulièrement l’aliment rejeté : Il s’agit malheureusement le plus souvent des légumes. Alors variez les préparations : crues, cuites, en frites, cakes, quiches, gratins
2. Faites participer votre enfant à l’élaboration du plat : Selon l’âge, il y a plusieurs possibilités pour rendre votre enfant acteur. Ce peut être en regardant des images de recettes de cuisine, en choisissant entre deux légumes, en versant ou mélangeant lui-même les ingrédients dans le saladier. S’il est assez grand faites lui couper les légumes, proposez-lui de présenter son plat dans l’assiette en formant par exemple un sourire, un bonhomme ou autre chose qui l’amuserait, faites avec lui une liste des légumes appréciés
3. Associez au plat des ingrédients dont vous êtes sûr d’être appréciés par l’enfant : les pâtes, le riz, la viande… Il fera peut-être un tri au début, mais il finira par s’habituer aux nouvelles saveurs.
4. Evitez les conflits en prêtant attention aux proportions : il vaut mieux 3 fourchettes acceptées qu’une demi-assiette rejetée ou mangée sous la contrainte. Surtout pas de chantage du genre « si tu finis tes légumes tu auras du dessert ». Cela risque d’aggraver et faire perdurer la sélection des aliments.
5. Favorisez une ambiance calme et chaleureuse : Mangez en même temps que votre enfant et le même plat que lui. Cela facilitera son acceptation.

Manger, contrairement aux croyances communes, n’est pas un acte simple. Alors développez votre imagination et montrez l’exemple en appréciant, vous aussi, de nouvelles saveurs.

Voici quelques idées recettes : Röstis aux pommes de terre et courgettes, Cookies moelleux carottes – petits pois, Pancakes aux épinards, Frites de patates douces et carottes, Quiches aux légumes…

Bonne découverte !

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